vendredi 16 janvier 2015

Lettres à Madame de Sévigné, II, année 1672 - Le 15 mars à Arras par le Trio Sévigné (lecture / musique)



Le 15 mars 2015, à 15h, à l’invitation du Musée d’Arras, et dans le cadre de 100 chefs d’œuvre de Versailles à Arras, le Trio Sévigné (Louise Moulinier, Sylvie Reynaert, Sylvie Nève) donne à entendre les réponses imaginées de Mme de Grignan aux lettres de sa mère, Mme de Sévigné – décembre 1671 à décembre 1672, soit la deuxième année de la célèbre correspondance.  

... Auparavant, le 8 mars 2015, Journée des femmes (plutôt que de La femme), Sylvie Nève et le Musée d’Arras invitent à rencontrer Madame de Sévigné – femme de lettres, oh combien ! –, sa langue et son temps.
À 15h, entrée libre et gratuite, en avant-goût au Trio Sévigné dimanche 15 mars…


En 1671, le départ de sa fille pour la Provence met Mme de Sévigné au désespoir. Pour combler l'absence, elle lui écrit, elle lui raconte tout, 25 ans durant, et attend les lettres en retour.
Mais nul, jamais, ne lira plus les réponses de sa fille – non qu’elle ne répondît pas à la marquise, mais sa propre fille, Pauline, qui hérita de l’entière correspondance, brûla toutes les lettres de sa mère, ne gardant précieusement que celles de sa grand-mère… soit une histoire passionnelle sur trois générations.
Sylvie Nève invente des réponses, Sylvie Reynaert invente les battements du cœur et sa mélodie – passion et rébellion à la baguette !










vendredi 2 janvier 2015

Mort de Bernard Heidsieck, 22 novembre 2014



Vendredi 28 novembre 2014, enterrement de Bernard Heidsieck ;
dans le tgv Arras-Paris, je relus La Poinçonneuse et les Respirations et Brèves Rencontres, et écrivis ce qui suit pour le cas où il serait demandé aux poètes d’adresser quelques mots au Père Lachaise – une brève Rencontre en somme…
Invitée par la famille à témoigner de son amitié, une amie prit la parole à l’Église Saint-Louis-en-L’Ile, et ne manqua pas de citer elle aussi la Poinçonneuse 

Bernard Heidsieck, pardonnez-moi, je rougis de mon audace, pardonnez-moi, oui, et qui plus est, comprenez mon trouble. Sachez, j’ose vous l’avouer, sachez que c’est avec la plus extrême émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui.
Je suis émue… Bernard Heidsieck – pardonnez-moi ! Ce n’est rien ! Voilà, c’est tout ! Non, ne dites rien… Je sais… et je comprends que vous n’ayez pas… pas envie… pas tellement envie de parler…
Me trouver ici, au Père Lachaise, à votre côté, au milieu de votre famille, de votre vie...
Pardonnez-moi ! Ici, oui, vous, désormais avec Apollinaire, et Proust, et bien d’autres ...
Tout cela me tourneboule… oui, absolument… Parce qu’enfin, Bernard, vous avez été… non, non ! Ne dites rien !.... un sacré défricheur… ouais ! Un fichu boulimique ! Vous nous avez ouvert de ces portes… Vous nous avez ouvert une enfilade de portes, à nous en laisser knock-down, estourbis, vraiment !
C’est que vos biopsies, votre Canal Street, bravo ! Ce que ça crépite ferme, ça grésille sec ! 
Et votre Robert… « Prenez une bonne encyclopédie »… Les premiers mots de la lettre B, les premiers mots de la lettre H ! Crachés, éructés, hoquetés ! Allons donc, de l’uper-cut ! Du ready made et du pas ready made !...
Ici… Vous vous sentirez chez vous ? Maintenant, n’est-ce pas… Alors, décidément, c’est chez vous ? C’est ici ? Très bien… Nous vous laissons donc ?!... Nous allons tous marcher un peu… et vous retrouver, n’est-ce pas ?... Dans les voies ouvertes, et votre voix, surtout !...