mercredi 16 décembre 2015

BANDE DE GAZA est disponible. COMPTES RENDUS


Alain Frontier
“Ton livre : j'y retrouve ton style — je le reconnaîtrais dès le premier mot : une phrase, écrite d'abord comme toutes les phrases, mais dont, sans crier gare, la structure syntaxique se reprend, se contrarie et se dénoue, pour se résoudre en musique, ça parle et sa chante à la fois, une musique que je n'ai jamais entendue que dans ta bouche. Mais ce qui frappe ici, c'est aussi autre chose. Comment dire Gaza ? comment l'approcher ? par quel bout attaquer la réalité ? Constamment, tu reviens à la charge, ici, puis là, changeant à chaque fois la stratégie et le dispositif de l'écriture : collages de déclarations officielles, litanies des mots les plus chargés de sens, poèmes verticaux, listes... Mais plus que tout : ceci, auquel je reviens toujours à chaque fois que j'ouvre ton livre, et qui m'émeut particulièrement : la constellation des pages 35-43 : ni prose (où chaque mot s'appuierait sur le mot suivant pour que la ligne se poursuive), ni vers (où les fragments de phrases se succéderaient verticalement). Ici la lecture ne peut être ni verticale ni horizontale. L'œil en même temps embrassel'ensemble, puis va d'un mot à l'autre, en haut, en bas, à droite, à gauche, rebondissant ici et là dans toutes les directions de l'espace... C'est très beau.
Nous nous apprêtions à venir t'écouter l'autre jour. Mais indirectement les kalachnihovs désespérées désespérantes t'ont réduite au silence.... Ce silence imposé lui-même, étrangement, n'est pas hors sujet.”
Alain Frontier à S.N. à propos du recueil Bande de Gaza

François Huglo, lire sur Sitaudis

Georges Guillain, lire sur Les découvreurs 2

Jean-Paul Gavard-Perret, lire sur Le littéraire





Syl­vie Nève, Bande de Gaza

Ate­lier de L’agneau, coll. Archi­textes, 2015


En vente en librairie, sur Internet

ou

14 € à : Atelier de l’agneau éditeur 
1 Moulin de la Couronne 33220 St-Quentin-de-Caplong


mardi 10 novembre 2015

Lectures de BANDE DE GAZA de Sylvie Nève samedi 14 novembre à Paris



À 17h ESPACE DES BLANCS MANTEAUX, Salle Bodoni (à l’étage)

L'AUTRE LIVRE, salon des éditeurs indépendants PARIS

48 rue Vieille-du-Temple, 4è Arr., métro Hôtel-de-Ville ou Rambuteau





En compagnie des auteurs de L'Intranquille n°9

GABRIELLE JARZINSKI et JEAN-BERNARD THOMAS

Dédicaces après les lectures

INVITATIONS A TOUS

Entrée GRATUITE
ouverture vendredi 13 à partir de 14 h


lundi 17 août 2015

L'Albatros hurleur



Pourquoi des poètes ? Pourquoi des albatros ?

Pourquoi Charles Baudelaire a-t-il écrit des sonnets et des poèmes en prose ?

Pourquoi Baudelaire a-t-il écrit un sonnet sur l'albatros, vaste oiseau des mers ?

Pourquoi Charles Pierre Baudelaire a-t-il perdu son père alors qu'il n'avait pas encore 6 ans ?

Pourquoi Charles ? Pourquoi Pierre? Pourquoi sa mère et l'officier Aupick ?

Pourquoi une plume, et pourquoi des ailes ?

Pourquoi des hommes d'équipage, pourquoi un prince des nuées ?

L'albatros hurle-t-il ? De faim, de douleur ? D'aise ?

Pourquoi en voie d'extinction ?

Pourquoi Baudelaire a-t-il écrit, a-t-il crié, a-t-il écrit, a-t-il ri ? Ecrit, murmhurlé, écrit ?

Pourquoi l'opium, parce que la syphilis, etc. ?

Des pages, des pages, aucune voix à l'Académie française – pourquoi poète ?

Hémiplégie, aphasie, infirme qui volait – en voix d'extinction

pourquoi ?

Pourquoi Baudelaire ?

Pourquoi Baudelaire, pourquoi Baudelaire…






vendredi 16 janvier 2015

Lettres à Madame de Sévigné, II, année 1672 - Le 15 mars à Arras par le Trio Sévigné (lecture / musique)



Le 15 mars 2015, à 15h, à l’invitation du Musée d’Arras, et dans le cadre de 100 chefs d’œuvre de Versailles à Arras, le Trio Sévigné (Louise Moulinier, Sylvie Reynaert, Sylvie Nève) donne à entendre les réponses imaginées de Mme de Grignan aux lettres de sa mère, Mme de Sévigné – décembre 1671 à décembre 1672, soit la deuxième année de la célèbre correspondance.  

... Auparavant, le 8 mars 2015, Journée des femmes (plutôt que de La femme), Sylvie Nève et le Musée d’Arras invitent à rencontrer Madame de Sévigné – femme de lettres, oh combien ! –, sa langue et son temps.
À 15h, entrée libre et gratuite, en avant-goût au Trio Sévigné dimanche 15 mars…


En 1671, le départ de sa fille pour la Provence met Mme de Sévigné au désespoir. Pour combler l'absence, elle lui écrit, elle lui raconte tout, 25 ans durant, et attend les lettres en retour.
Mais nul, jamais, ne lira plus les réponses de sa fille – non qu’elle ne répondît pas à la marquise, mais sa propre fille, Pauline, qui hérita de l’entière correspondance, brûla toutes les lettres de sa mère, ne gardant précieusement que celles de sa grand-mère… soit une histoire passionnelle sur trois générations.
Sylvie Nève invente des réponses, Sylvie Reynaert invente les battements du cœur et sa mélodie – passion et rébellion à la baguette !










vendredi 2 janvier 2015

Mort de Bernard Heidsieck, 22 novembre 2014



Vendredi 28 novembre 2014, enterrement de Bernard Heidsieck ;
dans le tgv Arras-Paris, je relus La Poinçonneuse et les Respirations et Brèves Rencontres, et écrivis ce qui suit pour le cas où il serait demandé aux poètes d’adresser quelques mots au Père Lachaise – une brève Rencontre en somme…
Invitée par la famille à témoigner de son amitié, une amie prit la parole à l’Église Saint-Louis-en-L’Ile, et ne manqua pas de citer elle aussi la Poinçonneuse 

Bernard Heidsieck, pardonnez-moi, je rougis de mon audace, pardonnez-moi, oui, et qui plus est, comprenez mon trouble. Sachez, j’ose vous l’avouer, sachez que c’est avec la plus extrême émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui.
Je suis émue… Bernard Heidsieck – pardonnez-moi ! Ce n’est rien ! Voilà, c’est tout ! Non, ne dites rien… Je sais… et je comprends que vous n’ayez pas… pas envie… pas tellement envie de parler…
Me trouver ici, au Père Lachaise, à votre côté, au milieu de votre famille, de votre vie...
Pardonnez-moi ! Ici, oui, vous, désormais avec Apollinaire, et Proust, et bien d’autres ...
Tout cela me tourneboule… oui, absolument… Parce qu’enfin, Bernard, vous avez été… non, non ! Ne dites rien !.... un sacré défricheur… ouais ! Un fichu boulimique ! Vous nous avez ouvert de ces portes… Vous nous avez ouvert une enfilade de portes, à nous en laisser knock-down, estourbis, vraiment !
C’est que vos biopsies, votre Canal Street, bravo ! Ce que ça crépite ferme, ça grésille sec ! 
Et votre Robert… « Prenez une bonne encyclopédie »… Les premiers mots de la lettre B, les premiers mots de la lettre H ! Crachés, éructés, hoquetés ! Allons donc, de l’uper-cut ! Du ready made et du pas ready made !...
Ici… Vous vous sentirez chez vous ? Maintenant, n’est-ce pas… Alors, décidément, c’est chez vous ? C’est ici ? Très bien… Nous vous laissons donc ?!... Nous allons tous marcher un peu… et vous retrouver, n’est-ce pas ?... Dans les voies ouvertes, et votre voix, surtout !...