dimanche 25 décembre 2011

Abêtcédaire

Travail en cours... Extraits





Dauphin du fleuve Yang Tsé


Dans la mémoire des hommes existe le dauphin du fleuve Yang Tsé.
Si l'existence précède l'essence, la thèse sartrienne peut-elle s'appliquer au dauphin du fleuve Yang Tsé? Certes je parle d'un animal, mais cet animal n'est plus que le souvenir d'un animal : cet animal est-il encore un animal ? Y a-t-il animal sans expérience physique d'un corps non-humain vivant et qui ne parle pas ? Ce dauphin n'existe plus que dans le langage des hommes : habitants des rives du fleuve Yang Tsé qui ont perdu un habitant pas anodin du fleuve Yang Tsé, hommes savants, poètes, photographes…
Le dauphin du fleuve Yang Tsé n'est plus un mammifère marin, il en est une idée – exit l'animal, dauphin seulement humain ?  Existe le dauphin du fleuve Yang Tsé, ex-animal dont l'espèce est éteinte, désormais sans consistance ni essence.
Mais un jour, peut-être, un savant de l'éprouvette, agitera ses restes génétiques, et hop, bondira de nouveau le dauphin dans le fleuve Yang Tsé – pour un temps…
Pensons pensons dès aujourd'hui les phasmes de la vie !



Grenouille rieuse


Souvent confondue avec la grenouille verte dont elle se différencie par des sacs vocaux plus foncés.

à François Dufrêne

« Brekekekex koax koax, coa coa, croac croac, quak quak, kva kva, kwaak kwaak, kwwa kwwa, gua gua, kvæk kvæk græbæk, baka baka, cra cra, brekeke brekk, kurr kurr kroak, kum kum, krooks krooks, cro cro, kre kre, kero kero, kvekk kvekk,  kvack kvack ko ack ack ack, kokak kokak, cola cola kodak kodak, môk môk, oac oac, beka bek, vrak vrak, ribit ribit, ohb ohb, tarr tarr, … » Ainsi, respectivement le grec ancien, le français, l'espagnol, l'allemand, le lituanien, le néerlandais, l'hébreu, le chinois mandarin, le danois, le cingalais, l'italien, le hongrois, le finnois, le polonais, l'estonien, le galicien, le macédonien, le japonais, le norvégien, le suédois, le philippin, le multinational, le bengali, le roumain, l'amoureux, le turc, l'américain, le thaï, le hindî,  entendent-ils le chant de la grenouille rieuse. Ça la fait bien rire.

jeudi 8 décembre 2011

Peau d'âne, d'après Sylvie Nève. Festival Sur un petit nuage

Compagnie les enfants du paradis. Vendredi 16 décembre à 1Oh et 14h30 et samedi 17 décembre à 16h à Pessac (33) - Salle le Galet  35 avenue du Pont de l'Orient

Si Peau d’âne m’était conté,
J’y prendrais un plaisir extrême
Jean de la Fontaine

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à partir de 11 ans

Peau d’âne ou l’avènement à l’âge et au corps adulte – cet avènement intéresse tout le monde, y compris l'enfant qui devine que grandir ne sera pas qu’une partie de plaisir, et que le scabreux et la sexualité font partie de la vie...

LA DISTRIBUTION

Mise en scène, jeu
Christian ROUSSEAU
Comédienne
Valérie CAPDEPONT
Comédienne, musicienne
Anne-Laure GROS
Comédienne
Louise ROUSSEAU
Création lumière
Eric BUNA
Comédien
Kokou Namo EHAH
Création sonore
Karina KETZ

LE CALENDRIER

Vendredi 16 Décembre | 10.00
Pessac/Festival sur un petit nuage : CREATION - Salle Le Galet
Vendredi 16 Décembre | 14.30
Pessac/Festival sur un petit nuage : CREATION - Salle Le Galet
Samedi 17 Décembre | 16.00
Pessac/Festival sur un petit nuage : CREATION - Salle Le Galet
Vendredi 13 Janvier | 20.00
Floirac : M270
Vendredi 20 Janvier | 20.30
Villenave d'Ornon : Le Cube
Mardi 24 Janvier | 18.30
Marmande (47) : Théâtre le Comoedia
Vendredi 27 Janvier | 0.00
Mimizan (40) : Le Parnasse - 1 représentation scolaire
Samedi 28 Janvier | 19.00
Mimizan (40) : Le Parnasse
Mardi 6 Mars | 14.30
Lormont : Espace culturel du Bois Fleuri
Jeudi 24 Mai | 20.30
Langon : Centre culturel des Carmes

LA BIBLIOGRAPHIE

Peau d'âne
AUTEUR : Sylvie NEVE
EDITION : Trouvères & cie

lundi 21 novembre 2011

Duo Peau d'âne à Choisy-le-Roi

Sylvie Nève et Sylvie Reynaert

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Samedi 19 novembre 2011 à 15 h au Conservatoire de Musique

vendredi 30 septembre 2011

jeudi 26 mai 2011

Le Chevalier aux abats

par Sylvie Nève

 

Argument

 

Quand l’amour courtois s’avère discourtois… 

Un homme, chevalier et galant, aime toutes les femmes du château jusqu’à ce qu’elles découvrent qu’elles ont toutes le même amant – de ce jour, sa vie amoureuse connaît une simplification drastique, jusqu’à ce que sa vie se simplifie cruellement quelques temps plus tard.

Le Lai d’Ignauré, écrit au début du XIIIe siècle par un certain Renaus, met en scène, à travers la mésaventure d’un chevalier de petite noblesse, un chevalier au cœur trop galant, le vacillement de l’idéologie courtoise dans la société féodale, vacillement développé ici dans un mélange de genres littéraires (une satyre) : tout d’abord une sorte de fabliau raconte la découverte et la déconvenue des dames, une deuxième partie très courte évoque la relation d’amour courtois (Lancelot & Guenièvre par excellence), une troisième partie développe la vengeance des maris…

Une nouvelle plus qu’un conte, ce Lai qui, parmi d’autres contes, mais le premier sans doute[1], décline la figure du « cœur mangé », dont on trouve encore une version sous la plume de Boccace à la moitié du XIVe siècle, dans l’une des nouvelles de son Decameron (9ième nouvelle de la 4ième Journée). Les récits de cœur mangé racontent la vengeance d’un mari trompé qui, pour punir l’infidélité de son épouse, lui sert à table le cœur de son amant.

Satyre plutôt que conte, Le Lai d’Ignauré souligne le paradoxe de l’amour (courtois ou pas) : l’amour idéalisé repose sur l’intérêt (bien) matériel du morceau – Chrétien de Troyes dit de Lancelot (quand il rejoint le lit de Guenièvre pour la première fois) qu’il a pour Guenièvre plus de dévotion que pour n’importe quelle relique de saint ! Rappelons-nous ce qu’est la relique de saint : une dent, un morceau de tibia, une touffe de cheveux... Certain(s) morceau(x) de Guenièvre vaut (valent) plus pour Lancelot que n’importe quel morceau de saint ! Fusion du sublime et du bas morceau…

Du morceau de l’autre que l’amoureux, sans le savoir, se met sous la dent ou dans l’œil chaque fois qu’il fait l’amour, aux morceaux terriblement prélevés par les maris, il y avait matière à réécriture libre.

La première partie (qui se rapproche d’un fabliau) se prête à un passage théâtral ; la deuxième partie, l’amour courtois, résumé en une demi-page dans le Lai du XIIIe, se prête à un développement poétique sur l’amour physique ; la dernière partie s’éloigne du conte médiéval tout en en respectant l’acmé – parti est pris une fois encore d’un passage théâtral, puis d’une reprise du mythe d’Actéon ; enfin, la morale de l’histoire, morale d’une histoire immorale.

Le Chevalier aux abats… pas un conte de fées, certes : un morceau mi-théâtral mi-poétique, truculent quoique cruel – féros !

 


[1] Le plus ancien texte français conservé.

S.N.

lundi 4 avril 2011

Un nouveau travail : “Le Chevalier aux abats”

… donné en spectacle le 19 mai 2011 aux Festival Les Chimères de Bernicourt (lu par Olivier Brabant & Cie).

 

Pas un conte de fées, « Le Chevalier aux abats »… D’abord un conte anonyme (le « Lai d’Ignauré »), du début du XIIIe siècle, parmi d’autres qui déclinent la figure du cœur mangé, et dont on trouve encore une version sous la plume de Boccace à la moitié du XIVe siècle, dans son « Decameron ». Féroce comme on peut s’en douter, d’une férocité cannibalique, et éros, comme sentiment et appétence amoureux. L’évocation d’un grand amant – le chevalier a le cœur galant –, trop prodigue, dans une société féodale où l’amour courtois se découvre discourtois… Le chevalier a fait cocus tous les seigneurs du château, il y laisse plus que des plumes. Féros.

 

Prologue

 

Un chevalier
un Moyen âge
des dames
des maris
un amant.

Onze épouses
ont un mari
ont un amant
onze maris, un amant
le même amant
toutes
et ne le savent pas.
Pas encore.

Chevalier très satisfait en cette conjoncture :
un jour elle
un jour celle
celle-ci, celle-là
lendemain une autre
etc.

Un beau jour, jour de fête, elles
– verger, pommiers, allégresse –
se confient chacune d’elles
se fraye chemin dans le seigle
onze dames découvrent
pot aux roses, déconfites
se découvrent le même
toutes maîtresses
du m’aime…
Ce jour-là, elles tirent à la courte paille
la seule qui – une seule désormais
pour le chevalier
à prendre ou à laisser.

Las, plus jamais
un jour elle
un jour celle
celle-ci, celle-là
lendemain
demain surlendemain
belles amours adieu.
Tirée à la courte paille

une seule désormais
pour le chevalier c’est
à prendre ou à laisser.

Il lui faut bien accepter
quand la dame désignée par le sort
n’est pas la moins appréciée…

Bel amour
partagé, profond, véritable
au service de la dame, de ses désirs
chevalier à l’affût
maintenant fidèle à jamais !

Beaucoup étreint
n’embrasse plus.

Chevalier oh ardent
d’autant plus
qu’il est au service
d’une seule…

Las
à trop étreindre…

Serviteur
un qui veille au grain
s’en trouve toujours un
zélé aux intérêts
du seigneur, à lui rapporter
sans rien celer, surtout
tout révéler, sans rien omettre
toutes onze, et tirage au sort
qui le fait plus trompé que les autres.
Alors l’époux
les autres époux
onze époux s’émeuvent en chœu-
r
ah l’ignoble
touche à toutes, cœu-
r vil
l’impudent traître !

Qui trop étreint…

Alors
époux, autres époux
le convient à la chasse
dont le gibier est
dont il est le

gibier.

Il était une fois amour, dents, onze
maris à la chasse
à la chasse aux bas morceaux
gibier, dames
bouche en cœu-
r

 

(…./…)

2011-05-26_001857

dimanche 27 mars 2011

J’écris par la bouche

 

bouche

 

J’écris par la bouche

 

J’écris par là
   par la bouche
à part là, s’écrit quoi
…poésie poésie de l’idée…

J’ai d’l’idée dans l’air de la bouche !
Souffle langue par la bouche
j’ai d’l’idée pour deux ou trois bouches
que veux-tu, j’écris parle par la bouche
j’écris à l’air – quelle idée ! –
j'écris à part, labiale à part,
par la bouche patatras
j’écris à part soi ma bouche
j’écris parle haut l’air de la bouche
j’écris parle à part souffle bouche
j’écris par là j’écris-parle dans l’oreille
j’écris parle bouche à oreille à part
j’écris par là-bas distinctement la bouche dans l’oreille
et revient dentale patatras ici et là
j’écris parle à tort par la bouche de travers
j’écris parle fort par l’oreille dans la bouche
j’écris debout j’écris à bout
de souffle, ça siffle et crisse, j’ai l’air
par le bout louche, à l’écart
à bout d’bras dans d’beaux draps s’écrie
sur l’oreiller aussi j’écris m’parle bouche
babil de partout boule-cri fort
paparle m’langue fourche labiale à part
à hu et à dia à bouche que veux-tu pas partout
oreille écrit parle-crie à bras l’corps
j’par là m’égorche-écris-ris
bouche à part, oreille à bouche cheveux-tu
boule de cri-farce, grande langue
à bout d’bras l’corps la vie
m’hurle bouche écrit parle-crie
c’t’écrivie
c’t’écrivie-là par la bouche
m’égorche-écrit-rit.

dimanche 27 février 2011

Prochains spectacles, résidences… Mois de Mars

Annonces

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- > “ En partenariat avec “Pessac En Scènes”, la Médiathèque de la ville de Pessac (33) accueille la lecture-musicale "Peau d'âne" par Sylvie Nève le vendredi 4 mars 2011 à 19h dans l'auditorium de la Médiathèque.
Dans une langue magnifique et réinventée, la poète Sylvie Nève lira "Peau d'âne", accompagnée d'une musicienne. Suivront le spectacle "Poème du Petit Poucet" le 23 mars salle du Galet, ainsi qu'une résidence d'artiste, également salle du Galet avec les lycéens du Pape Clément. “ > lien officiel

- > Et puis, S. N. en résidence d'écriture à Montolieu, à la Coopérative (les Coquelet de l'Hôtel Beury dans les Ardennes, désormais dans le sud-ouest à côté de Carcassonne, à Montolieu), du 12 au 20 mars.

- > Et encore, Duo Peau d'âne à Béthune, le 22 mars… Précisions à venir