Jean-Louis Houchard y prêta main forte - percussion sur bol
chinois
lundi 8 juillet 2013
Corps à venir (fragments, suite)
J’ai de l’avenir ?
Je me souviens, mais c’était il y a longtemps,Z and two noughts, Z et deux zéros,de Peter Greenaway, et c’est un bon souvenir ;pourtant y sont chantés, strophes répétitives, lyriques,le pourrissement des chairs, filmé en accéléré,le corps en morceaux, Andréa Ferréolperdant ses membres au fur et à mesure…Je ne veux pas finir en poussière sèche,pas même en brume de poussière, aussi sèche,pas tant que la planète n’est pastout entière réduite à ce gris état ;sorcière, soeurcière, mais pas au point du bûcher.Cendres jetées dans ma chère Dordogne ? Eh biennon, le vrombissement du chalumeausuivi du petit tas de poussière grise : ah non.Je préfère la solitude du cimetière, partagéepar d’autres humains, vont et viennentfrères humains qui après moi rirez,ceux qui restent, et les restes. Ainsique ne contribuerai-je à l’existencedes fleurs, terreau, humus,ce qui n’est pas rien, même si je confonds un peucimetière et jardin public.Je ne me souviens pas mieux de Tout sur ma mère,de Pedro Almodovar, mais c’est un bon souvenir –quel âge croyez-vous bien que j’aie ? –et pourtant, cette mère qui perd deux fois un fils,son unique fils… Il faut faire vite,après la mort cérébrale,chair fraîche si prestement prélevée…Peut-on donner un morceau de soipour ceux qui en manquent à vivre ?Du morceau de soi au don d’organe,y a-t-il bien du chemin, ou même,seulement, un chemin ?Par ici, chemineraient cœur et poumons,sièges du souffle – organes certes,morceaux de moi, de choix, de foien le vivant fluide et chaud :le poumon, oui Monsieur, le poumon !Pouls, mon, cœur : donnez donc !Certes, oui, j’ai bon appétit à ce que je lis –justement, le poumon !Le poumon, vous dis-je !
Avril 2013Un sein, une aiguilleà Mireille Désidéri
Un jour, un sein et une aiguille…Pourtant, de tous temps, par tous les temps,un sein et une aiguillesont choses, certes,mais contradictoires, opposées,matières discordantes, l’un chair, l’autre métal,l’un rond et chaud, l’autre froide épine,l’un vit et sent, doux, palpite,se tend, soupire et respire,l’autre, quoique morte, blesse et perfore.Oh jamais, aiguille et sein ne s’aimeront d’amour tendre.Nonobstant, dans la vie d’une femme, il advientrencontre incongrue, désagréable surprise,qu’aiguille et sein se conjuguentparce qu’un mé-de-cin sur mon seul seinenfonce, gauche, une aiguille – ponction tout-à-tracmédecin ne demande pas votre avisvotre vie tout soudain est dans des mains sainesmais tâtent et ratentvotre sein, saigne, mal-sain ? Ou sain ? Très sain ?Tressaillent la femme et ses seinstressaillent en elle la vie et les siens.Tumeur tumeur, oh cruellehomophonie… Qu’entends-je qu’entends-je ?« deux tu-meurs » dit l’aiguille-médecin…Existe-t-il des mots silencieux ?Certains mots gagneraient à rester inaudibles :« tumeur tumeur », et puis quoi encore ?Maintenant il faut attendre, pas sciemment,temps passe, temps long, bien long, et puis un jour :bénignes les tumeurs – ah c’est malin !Je vis, tu vis, je te hume, tu me humes,de bonne humeur, nous nous humons –à la bonheur !
Printemps des Poètes 2013 Sylvie Nève dans les Landes
Le Parnasse Mimizan 22 mars 2013
" Vendredi dernier, le théâtre du Parnasse à Mimizan accueillait les élèves d’une classe de sixième du collège Jean-Mermoz de Biscarrosse, venus rencontrer Sylvie Nève - auteur des poèmes expansés « Le Petit Poucet » ou encore « Peau d’âne » - pour une lecture des textes de « Barbe bleue » avec les comédiens de la compagnie Les Enfants du paradis.Ce projet avait lieu dans le cadre du Printemps des poètes 2013 et du projet académique Découverte des écritures contemporaines, mené de longue haleine par Florence Van Dewalle, professeur de français, et Line Pannetier, professeur documentaliste, en relation avec divers partenaires : Le Parnasse, la bibliothèque de Biscarrosse, le Conseil général et le DAL. "
Journal SUD-OUEST le 29/03/2013 - Isabelle Wackenier
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