Dauphin du fleuve Yang Tsé
Dans la mémoire
des hommes existe le dauphin du fleuve Yang Tsé.
Si l'existence précède l'essence, la thèse
sartrienne peut-elle s'appliquer au dauphin du fleuve Yang Tsé? Certes je parle
d'un animal, mais cet animal n'est plus que le souvenir d'un animal : cet
animal est-il encore un animal ? Y a-t-il animal sans expérience physique d'un
corps non-humain vivant et qui ne parle pas ? Ce dauphin n'existe plus que dans
le langage des hommes : habitants des rives du fleuve Yang Tsé qui ont perdu un
habitant pas anodin du fleuve Yang Tsé, hommes savants, poètes, photographes…
Le dauphin du fleuve Yang Tsé n'est plus un
mammifère marin, il en est une idée – exit l'animal, dauphin seulement humain ?
Existe le dauphin du fleuve Yang Tsé,
ex-animal dont l'espèce est éteinte, désormais sans consistance ni essence.
Mais un jour,
peut-être, un savant de l'éprouvette, agitera ses restes génétiques, et hop,
bondira de nouveau le dauphin dans le fleuve Yang Tsé – pour un temps…
Pensons pensons dès aujourd'hui les phasmes
de la vie !
Grenouille rieuse
Souvent confondue avec la grenouille
verte dont elle se différencie par des sacs vocaux plus foncés.
à François Dufrêne
« Brekekekex koax koax, coa coa,
croac croac, quak quak, kva
kva, kwaak kwaak, kwwa kwwa, gua gua, kvæk kvæk græbæk, baka baka, cra cra, brekeke brekk, kurr kurr kroak, kum kum, krooks krooks, cro cro, kre kre, kero kero, kvekk kvekk, kvack kvack ko ack
ack ack, kokak kokak, cola cola kodak kodak, môk môk, oac oac, beka bek, vrak
vrak, ribit ribit, ohb ohb, tarr tarr, … » Ainsi, respectivement
le grec ancien, le français, l'espagnol, l'allemand, le lituanien, le
néerlandais, l'hébreu, le chinois mandarin, le danois, le cingalais, l'italien,
le hongrois, le finnois, le polonais, l'estonien, le galicien, le macédonien,
le japonais, le norvégien, le suédois, le philippin, le multinational, le
bengali, le roumain, l'amoureux, le turc, l'américain, le thaï, le hindî, entendent-ils le chant de la grenouille
rieuse. Ça la fait bien rire.
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