Bleu, Horizon
Derniers Témoins, avant la clôture de l’exposition dimanche 11 juin
Il y a un an, une arrageoise confie à Sylvie
Nève deux journaux inédits de poilus, journaux de ses aïeuls : ce sont des
carnets de guerre tenus par deux soldats, l’un, son grand-père, vigneron et musicien du
front, l’autre, qui aurait été son grand-oncle si la guerre n’en avait décidé
autrement – résonne alors la voix du
soldat allemand d’À l’Ouest – rien de
nouveau… L’idée de croiser ces trois voix s’impose : celle des deux
soldats inconnus, celle du soldat d’À
L’ouest rien de nouveau. Deux français, un allemand. René Morel, Paul
Cosnier, Erich Maria Remarque.
À partir du journal de
René Morel, de celui de Paul Cosnier, et du roman d’Erich Maria Remarque,
Sylvie Nève établit un texte.
Ce texte fait entendre les
notes d’un paysan musicien d’un orchestre du front, les lignes d’un jeune homme
qui supporte la guerre tout en la décrivant (sobrement mais sûrement), et les
réflexions du jeune soldat allemand d’À
l’Ouest rien de nouveau.
Sylvie Nève et Swann Van Rechem
Sylvie Nève, Olivier Brabant et Swann Van Rechem
Lecture et percussion
Bleu,
Horizon : lecture et percussion – le comédien Olivier Brabant incarne les trois
voix : celles des deux journaux inédits de poilus et celle du soldat
allemand d’Erich Maria Remarque ; le jeune percussionniste Swann Van
Rechem, du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, propose des
suites sonores et musicales à ces trois témoignages. Deux poèmes de Sylvie Nève
s’y joignent – en introduction, la description d’une photographie d’un septuor
de fortune le 14 juillet 1916, puis, quand René Morel est blessé, un poème sur
les bruits de la guerre qui rend hommage aux écrits des écrivains de 14-18 :
Barbusse, Dorgelès, Cendrars, Jünger…
Enfin quelques croquis de
tranchée, retrouvés tant bien que mal par la petite fille d’André Ursault,
dessinateur poilu…
À l’ouest rien de nouveau –
le bleu, au mieux, à l’horizon.
René
Morel,
né le 29 septembre 1889 à Paris, promis à un bel
avenir professionnel dans le Sentier à Paris, tué le 4 octobre 1916 à Sailly-Saillisel, dans
les derniers jours de la Bataille de la Somme.
Paul
Cosnier,
né le 14 septembre 1891 en Touraine, meurt en juillet 1974 à 83 ans ;
cultivateur, viticulteur, tonnelier, musicien, et père d’une nombreuse famille.
André
Ursault, né en 1894, mort en 1973, architecte, auteur de nombreux portraits
de camarades de tranchée, anglais, sénégalais, prisonniers allemands…
Quelques éléments de glossaire
poilu
Entonnoir n.m.
: généralement employé pour désigner l’excavation, souvent importante,
produite par l’explosion d’un obus. Désigne un trou d’obus particulièrement
large.
Jus n.m.: café
Marmite n.f.: Projectile de gros calibre envoyé par les Allemands
Shrapnel n.m. :
arme « antipersonnel » : obus rempli de projectiles.
Saucisse n.f. : en argot des combattants,
ballon d’observation. Le nom vient de la forme allongée de ces ballons.
Singe n.m.: dans l’argot des combattants,
désignation du bœuf et plus généralement de toute viande en boîte de conserve ;
le « singe » est fréquemment critiqué pour sa mauvaise qualité.
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